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AVRIL l59I. l35
mine qu'il fist, qiui estoit serviteur du Roy; et qu'on avoit beau lui dire tout ce qu'on vouldroit, mais qu'il s'asseuroit que Molé n'avoit jamais esté des leurs, ni n'en seroit, quelque contenance et profession qu'il fist au contraire. Et toutefois fut d'avis qu'on le retinst ici : comme furent beaucoup d'autres, et mesmes des plus grands, qui le soustenoient et favorisoient. Ce qui n'a pas nuit aux affaires du Roy : car encores qu'il ne fist pour son service ce qu'il eust bien voulu, et qu'il eust esté bien requis, si empeschoit-il beaucoup de mal, qu'un autre tenant ceste place eust peu faire, au prejudice des affairés de Sa Majesté.
Ce lundi premier d'avril, je fus avec M. de Gland mon beau-frere voir faire monstre aux Neapolitains, qui estoient environ trois cens, sans aucunes ensein-gnes; et remarquasmes ensemble que de tous leurs mosquetaires et harquebusiers il n'y en avoit point qui tirast en joue, horsmis un que mon beau-frere me monstra. Les autres appujoient tous le fust de leur harquebouze contre leur estomac, à la façon des lansquenets.
Le fils de maîstre Jean de Saint Germain l'apothicaire y fust blessé par bazard d'un coup de basle-au costé droit : dont il mourust tost après.
Le vendredi 5 avril 1591, s'esleva un faux bruit à Paris de secours entré dans Chartres ; et le prescha Commolet en son sermon, usant de ces mots, en trépignant des pieds et frappant sur sa chaire avec les mains , de joie qu'il en avoit : « Va te pendre, va te pendre, va « te pendre, te dis-je encore un coup, politique! Hya « de bonnes nouvelles de Chartres f ton Bearnois est « bien peneus. Il y est entré du secours, maugré sa
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